Vous avez déjà vécu ce moment, à un repas guindé, où vous aviez une chaise 🪑 légèrement bancale ?
Un petit peu, hein.
Pas assez pour oser demander une autre chaise (mais vu le monde autour de la table et vu la disparité des chaises, vous vous doutez qu’il n’y en a plus en stock), mais juste assez pour vous déranger pendant tout le repas et vous gâcher la soirée parce que vous ne pensez plus qu’à ça.
Ça tangue, ça fait du bruit, vous claudiquez sur vos quatre pieds. Vous cherchez tous les subterfuges possibles pour caler le pied qui vous gêne sans vous faire remarquer.
En vain…
Finalement, vous optez pour une solution radicale : ne plus bouger.
Eh bien rouler à VTT avec une veste non adaptée qui n'est pas une veste imperméable et respirante, c’est la même chose.
Vous roulez, vous commencez à transpirer. Votre veste de type "K Way" n’évacue pas la transpiration, vous "mijotez" 🥵 avec la sensation d’avoir des petites gouttes de sueur qui perlent et descendent tranquillement le long de votre peau. Déjà, ça, c’est vraiment désagréable. Puis vient la descente, et là vous devenez frigorifié. Ajoutez à cela une brise bien piquante qui passe à travers la veste, et voilà de quoi vous faire passer l’envie de sortir votre VTT en dehors d’une chaude journée d’été.
Vous le savez, hein pourtant, qu’il faut respecter le principe des 3 couches, même à vélo :
- une première couche respirante (un t-shirt "technique" ou maillot),
- une deuxième couche isolante pour vous protéger du froid,
- une troisième couche externe pour vous protéger des intempéries comme le vent et/ou la pluie.
On évite le coton pour la première couche, car il n’est pas respirant, il se gorge de l’eau de votre transpiration.
Mais encore faut-il avoir une 2e et 3e couche adaptée à vous et à votre pratique !
Cet article va vous aider à faire votre choix, et à opter pour LA veste VTT, imperméable en cas de pluie, respirante, faite pour vous, celle que vous ne serez pas prêt d’oublier au fond de votre armoire !
Les critères pour choisir votre veste VTT
Plus le choix est important, plus la décision est difficile à prendre.
Pour vous aider, voici les questions à vous poser pour savoir quoi chercher :
- Avez-vous besoin d’une veste pluie imperméable ? Si oui, avez-vous besoin qu’elle vous protège de petits crachins bretons ou de pluies plus importantes ?
- Avez-vous besoin d’un effet coupe-vent ?
- Avez-vous besoin d’une veste thermique pour rouler par temps froid ? Sachez que peu de vestes rassemblent tous ces critères. Par exemple, la plupart des vestes isolantes ne sont pas imperméables. Il va donc falloir raisonner en termes de priorité.
Maintenant, regardons comment comprendre les étiquettes.
J’ai besoin d’une veste vélo imperméable et respirante
Imperméable ou déperlante ? Ce n'est pas pareil !
Petit point de sémantique :
- Une veste vélo déperlante laisse l’eau glisser en gouttelettes.
- Une veste vélo imperméable, à l’inverse, absorbe une certaine quantité d’eau, mais ne la laisse pas atteindre l’intérieur du vêtement. Une veste vélo imperméable est fabriquée avec une matière microporeuse. Ses pores sont 20 000 fois plus petits qu’une goutte d’eau, ce qui permet de rester au sec, tout en laissant le corps respirer. 👉 C’est plutôt ce type de propriété dont on a besoin au cours d’une activité sportive comme le VTT.
Pour évaluer l’imperméabilité d’une veste VTT, on applique de l’eau dessus, à pression constante. On vous en parle, parce que certaines marques, pour vous convaincre d’acheter leur veste, utilisent ce type de chiffres comme gage de crédibilité.
L’unité pour l’imperméabilité est le Schmerber. 1 Schmerber = 1 colonne d'eau de 1mm. Un vêtement qui a une valeur de 5 000 Schmerber résistera à 5 000mm soit 5 mètres d'eau. On considère qu'à 20 000 Schmerber, un produit est parfaitement imperméable.
Dans les faits, une pluie dépasse rarement l'équivalent de 2 000 Schmerber, mais à certains endroits (bretelles du sac d’hydratation), la pression exercée peut être de 8000 Schmerber.
En pratique sur le terrain, la résistance réelle à l'eau d'une veste vélo dépend de trois facteurs :
- la pression de l'eau,
- la pression exercée par le sac d’hydratation,
- le temps d'exposition à l'intempérie.
Il faut donc que le textile de la veste affiche au moins 10 000 Schmerber pour être considéré comme vraiment imperméable à la pluie.
Voici comment interpréter les données des fabricants concernant l’imperméabilité :
- Une veste pluie VTT résistant à 2 000mm d’eau vous protégera de petites averses fines et passagères.
- Une veste pluie VTT résistant à 10 000mm d’eau vous protégera dans presque toutes les situations de pluie.
- Une veste pluie VTT résistant à 15 000mm d’eau vous protégera dans la quasi-totalité des situations de pluie et vent. Là, on entre dans les vestes haut de gamme.
Pour qu'un vêtement respire, la vapeur d'eau dégagée par le corps ne doit pas se condenser à l'intérieur, mais s'évacuer à travers le tissu vers l'extérieur. Or les membranes microporeuses, de type Gore-Tex, nécessitent de suer pour que le processus d'évacuation de la vapeur d'eau se mette en marche. Le corps doit donc produire suffisamment d'énergie pour y parvenir.
Dans les faits, après un très gros effort, et surtout si l'on porte un sac à dos, l'eau de la transpiration ne s'évacue pas totalement, laissant le sous-vêtement très humide, voire trempé 💧. C'est le côté négatif de l'excellente protection qu'a su créer Gore.
La barrière est tellement efficace que l'air ne passe pas, c'est un peu l'effet veste "K-Way"
Les concurrents du Gore-Tex se sont concentrés sur ce point.
La structure des nouvelles membranes textile, composées de pores plus petits, diffuse la vapeur d'eau à travers le tissu, mais laisse aussi passer l'air. Le courant d'air qui se crée à l'intérieur de la veste accélère la dissipation de l'humidité. C'est le principe par exemple du laminé NeoShell de Polartec, de l'OutDry de Columbia ou encore de Sympatex.
Ne lésinez pas sur le choix du textile extérieur de la veste, n’oubliez pas que vous allez faire du VTT, que dans les bois, ça frotte, ça pique, que l’on tombe parfois. Il faut une membrane qui ne soit pas fragile, qui ne bouge pas, ne s'effiloche pas à la moindre égratignure, qui ne se déchire pas à la moindre chute. C'est encore plus le cas lorsque l'on recherche une veste de VTT enduro / DH.
J’ai besoin d’une veste vélo coupe-vent 🌬️
Sans aller jusqu’à la bourrasque, il suffit parfois d’une petite brise pour rendre la sortie désagréable. Si vous roulez par température modérée (une dizaine de degrés), une veste uniquement coupe-vent peut vous convenir.
Mais le vent est souvent accompagné de son amie la pluie. Parfois elle se montre, parfois elle est timide, mais toujours menaçante. Alors, combinez coupe-vent et effet déperlant a minima, imperméable au mieux.
Dans tous les cas, prenez garde à 2 éléments :
- Optez pour une veste vélo ajustée, afin de limiter la prise au vent qui renforcerait les sensations désagréables d’effet drapeau.
- Optez aussi pour une veste VTT respirante, afin d’éviter l’effet "étuve"🥵, qui vous fera transpirer encore plus.
Pour la respirabilité, il existe deux unités de mesure : le MVTR et le RET.
- Le MVTR (Moisture Vapour Transmission Rate), ou taux de transfert de vapeur d'eau, correspond à la quantité d'eau (mesurée en grammes) qui s'évapore d'1m² de tissu en 24 heures. Plus ce taux est élevé, plus un textile est respirant. À partir de 10 000, cela commence à bien respirer, à 30 000 votre veste sera extrêmement respirante. Cette unité est utilisée par de nombreuses marques européennes : Millet, Mammut, Ternua, Eider…
- Le RET (Resistance Evaporative Transfert), est plutôt utilisé par les marques américaines dont Gore-Tex et mesure la résistance qu'oppose le textile à l'évacuation de l'humidité. Plus cet indice est faible, plus le vêtement est respirant. À partir de 12, vous bénéficiez d'une bonne respirabilité, en dessous de 6 votre veste est ultra-respirante tandis qu'à 3 ou moins, vous êtes face à ce qui se fait de mieux en termes de respirabilité.
Il n'y a pas de table exacte de conversion entre ces 2 mesures (puisqu'elles mesurent deux phénomènes différents), mais voici un ordre d'idée pour faire la conversion :
MVTR | RET | |
---|---|---|
Pas respirant | > 20 | |
Respirant | < 3 000g/m²/24h | < 20 |
Respirant | 5 000g/m²/24h | 10 |
Très respirant | 10 000g/m²/24h | 9 |
Extrêmement respirant | de 15 000 à 40000g/m²/24h | < 6 |
Extrêmement respirant | 20 000g/m²/24h | 5 |
Extrêmement respirant | 30 000g/m²/24h | < 4 |
Remarque: MVTR et RET ne doivent être considérés que comme des indications lors du choix d'une veste. En effet, en terme de pression atmosphérique, de température et d'humidité, les conditions réelles de la vie quotidienne à l'extérieur n'ont souvent rien à voir avec celles des laboratoires d'essais. Il y a aussi du vent et du mouvement. Les écarts de la théorie à la pratique sont donc plus la règle que l'exception.
J’ai besoin d’une veste vélo chaude 🔥
Là aussi, veillez à prendre une veste respirante qui laisse l’air circuler vers l’extérieur, pour ne pas surchauffer à l’intérieur !
Parlons chiffres quelques instants : une veste est considérée comme très respirante lorsqu’elle laisse passer 30000 grammes d’eau par m² en 24h.
Ces tests sont réalisés en laboratoire, et les chiffres sont souvent mis en avant sur les étiquettes des membranes. Mais d’un vêtement à l’autre et la façon qu’a le fabricant d’utiliser le textile, cela peut varier grandement. Maintenant, vous savez !
⚠️ Attention : comme nous vous le disions, la plupart des vestes VTT hiver thermiques ne sont pas imperméables. Il va falloir faire un choix ou prévoir une veste imperméable dans votre sac en cas de pluie au cours de votre sortie. Sachez toutefois qu’il existe des vestes vélo thermiques et imperméables (cherchez bien !) mais le taux d’imperméabilité reste assez faible (on est plus du côté de la déperlance).
Si la combinaison de ces 2 critères est indispensable pour vous, n’en faites pas l’économie. L’idéal, dans ce cas, est de s'orienter vers une veste multi couches qui comporte un veston thermique amovible à l'intérieur d'une veste imperméable et Windstopper.
Les détails auxquels on ne pense pas forcément pour une veste de vélo
Voilà pour les critères généraux, mais il en existe d’autres à prendre en compte, selon votre pratique, vos usages, vos préférences :
- Avez-vous besoin que les manches soient amovibles ou d’ouvertures supplémentaires (sous les bras par exemple) ?
- Vérifiez bien que le dos soit plus long, pour éviter d’avoir le bas du dos dénudé. Idem pour les manches, que votre peau ne soit pas mise à nu au niveau des poignets.
- La veste VTT doit-elle prendre le moins de place possible pour rentrer dans votre sac car vous ne souhaitez la mettre qu’à la descente en coupe-vent ?
- Avez-vous besoin de bandes réfléchissantes pour être visible en nocturne 🌙 ? Là, on ne peut que vous conseiller de répondre "oui", même si vous n’avez pas l’habitude de rouler de nuit. En hiver, la luminosité est faible, les jours raccourcissent, on ne vous reprochera jamais d’être trop visible !
- La couleur ! Restez sobre, vu le prix et l’utilisation saisonnière, vous garderez votre veste plusieurs années : choisissez un coloris qui va avec tout.
Softshell ou Hardshell ?
- La softshell apporte chaleur, bonne isolation thermique, effet coupe-vent, grande respirabilité et liberté de mouvement grâce aux propriétés élastiques des tissus utilisés pour sa conception. Elle est déperlante, mais pas imperméable. Vous la porterez en couche intermédiaire, ou en couche extérieure de protection si le temps est clément, mais frais.
- La hardshell n’est pas conçue pour vous apporter de la chaleur, mais pour vous apporter imperméabilité et respirabilité. Son rôle est de vous donner une protection renforcée contre la pluie, la neige, la grêle et le vent. Vous la porterez en 3e couche. La veste hardshell est plus légère que la softshell et pourra facilement être compressée dans votre sac à dos.
L’entretien d'une veste vélo
Contrairement à une idée reçue, les textiles de type membranes ont besoin d’un lavage 🧽 régulier pour garder leurs propriétés (la poussière ou les sels issus de la transpiration bouchent les micro trous de la membrane qui fonctionne alors moins bien).
Pour éviter d’endommager les qualités techniques de votre veste, évitez la lessive en poudre, le chlore, l’assouplissant, les détachants et surtout le nettoyage à sec. On privilégie la lessive liquide en petite quantité.
Il est possible de laver sa veste de vélo avec une lessive classique, mais les produits spécifiquement conçus pour les nettoyer sont à privilégier.
Avant de nettoyer votre veste, remontez la fermeture frontale, fermez bien les poches et aérations sous les bras ; attachez rabats et lanières.
Lavez à 40°C, rincez bien et faites sécher à température modérée.
Gardez les étiquettes indiquant le type de tissu et rendez-vous sur le site du fabricant pour les conseils d’entretien spécifiques.
Pour améliorer l’imperméabilité de la veste, vous pouvez lui appliquer un traitement par trempage ou à l’aide d’un pulvérisateur spécifique ou vous pouvez réactiver les propriétés de déperlance en suivant les conseils du fabricant.
Notre sélection de vestes VTT
Voici une sélection des meilleures vestes VTT imperméables, coupe vent et respirantes actuelles.
⚠️ Comme souvent, dès qu’il s’agit de cibler les pratiquantes, le choix devient plus restreint, la faute au marché qui est bien plus petit que pour les hommes. Mesdames, si vous ne trouvez pas dans les gammes spécifiques femmes, rabattez-vous chez les produits "hommes" qui sont souvent considérés comme unisexes. La frontière est mince et parfois tient à de simples déclinaisons de coloris plus “girly”. On préfèrera évidemment les marques qui adaptent leurs produits spécifiquement à la morphologie féminine.
Les modèles de vestes spécifiques pour femmes sont signalés avec l'icône 👩.
Petit guide d'habillement en fonction de la météo et de la température
Testés et approuvés, voici quelques exemples à moduler en fonction de votre sensibilité personnelle.
⛅️ Conditions météo | 🌡️ Température | 1️ Sous-couche | 2️ Couche thermique | 3️ Couche extérieure |
---|---|---|---|---|
❄️ | 0°C | Sous-vêtement technique thermique manches longues | Vaude Minaki Light | Endura MT500 II ou Leatt DBX 5.0 |
🌧 | 5°C | Sous-vêtement technique manches longues (CRAFT Core Dry Active Comfort) | Maillot VTT manches longues | ARC’TERYX Zeta LT ou Lagoped Tetra |
🌦 | 10°C | 🚫 | Maillot VTT | Gore C5 |
☀️ | 0°C | Maillot manches longues thermique (Brubeck) | Vaude Minaki Light | Endura MT500 II ou Leatt DBX 5.0 |
☀️ | 5°C | Maillot manches longues thermique | Maillot VTT | Gore C3 |
☀️ | 10°C | 🚫 | Maillot VTT | Vaude Minaki Light |
Si vous avez trop chaud pendant l'effort, c'est la couche isolante qu'il faudra enlever en premier !
📸 Markus Greber, POC, Carl Zoch Photography, angel_on_bike