Quelques logiciels et surtout de nombreuses applications permettent aujourd’hui de tracer un parcours vélo, gravel, VTT ou rando pédestre en quelques clics.
Le résultat peut être génial… ou catastrophique. Parfois, le parcours ressemble à un spaghetti illisible. Faut-il en vouloir à l’appli ? Pas seulement.
👉 Le vrai problème vient souvent de la carte et des données qu’elle contient.
Les cartes derrière les applis
Les applis s’appuient sur différentes cartes :
- OpenStreetMap (OSM) : gratuite et collaborative
- TomTom
- Google, qui commence à sortir du goudron
La plus utilisée reste OSM. Pourquoi ?
- Elle est gratuite.
- Elle est ouverte et enrichie par des contributeurs bénévoles.
- Elle peut être adaptée à différents usages (route, VTT, rando…).
Concrètement :
- Une carte est un assemblage de données ("objets").
- Chaque objet (route, sentier, chemin) a des caractéristiques.
- L’appli dessine la carte à partir de ces infos.
Exemple : la carte topographique Garmin.
OSM : riche mais inégale
OSM fonctionne grâce au crowdsourcing.
- Des particuliers, associations et institutions ajoutent des données.
- Certaines régions (Lyon, Île-de-France) sont très détaillées.
- D’autres zones restent très pauvres.
Résultat : une forte disparité selon les régions.
À gauche : massif des Vosges. À droite : forêt de Brotonne.
Les pistes cyclables : la France en retard
Vue d’Europe des voies cyclables connues par OSM :
Constats :
- Il y a effectivement plus de pistes hors de France.
- Mais la carte est aussi moins renseignée en France.
Exemple :
- Côté Allemagne → densité homogène, carte bien remplie.
- Côté France → très inégal, mieux autour de petites villes (ex. Charmes) que de grandes (Nancy, Colmar).
👉 Aux cyclistes de contribuer pour combler les trous.
Exemple : Forêt Noire vs Vosges
Avec Umap :
- Forêt Noire → beaucoup de chemins renseignés → routage pertinent.
- Vosges → carte pauvre alors que le terrain est riche → routage médiocre.
Avec Komoot :
- En Forêt Noire → l’algo a plein de choix → itinéraire adapté.
- Dans les Vosges → peu de chemins renseignés → parcours décevant.
Cas du VTT : La Bresse vs Forêt Noire
Comparons deux spots :
- Forêt Noire : données riches → l’algo distingue les niveaux de difficulté (S0, S1, S2…), évite les montées raides, propose un GPX précis.
- La Bresse (Vosges) : spot pourtant réputé → mais carte pauvre → l’utilisateur doit corriger manuellement.
À l’inverse, quand une zone est bien renseignée :
- L’appli propose vite un bon parcours.
- Peu ou pas de corrections à faire.
Pourquoi les applis donnent des résultats différents ?
- Chaque appli a son propre algorithme.
- Elles ne sortiront jamais le même parcours.
- Mais en France, l’écart vient surtout du manque de données dans OSM.
👉 Bonne nouvelle :
- Les applis en ligne mettent à jour leurs cartes très souvent.
- Une contribution OSM apparaît dans l’heure pour l’affichage.
- Pour le routage, le délai est d’1 à plusieurs semaines.
Ce qui se cache sous la carte
Exemple dans le massif de Mormal :
Chaque chemin peut contenir des infos comme :
- Bicycle : autorisé aux vélos.
- Foot : autorisé aux piétons.
- Highway : type de voie (ex. chemin).
- Surface/Track type : sol dur, non goudronné (critère clé pour le gravel).
- Relation : chemin faisant partie d’un itinéraire officiel.

Comparatif entre deux rendus :
OSM Cycles de la Forêt de Mormal visualisée par Umap.
OSM Cycles de la Forêt de Mormal visualisée par Komoot.
VTT et randonnée : ce qui compte
Essentiel
- Path : sentier étroit → impossible de doubler.
- Track : chemin large → deux de front possibles.
- Track type : classification de 1 (facile) à 5 (infranchissable).
Optionnel mais précieux
Plus d’infos = meilleur routage.
- Difficulté technique (S1, S2…).
- Pente.
- Surface.
Exemple : un single difficile (classe 3, pente 20%).
- Certains voudront l’éviter.
- D’autres voudront absolument y passer. 👉 L’appli choisit mieux si ces infos sont renseignées.

💡 Astuce : Importez une trace GPX dans une appli de routage.
- Elle nettoiera les erreurs.
- Elle révélera les passages difficiles.
De l'importance des données
Comparatif OSM VTT :
- À gauche → Vosges au nord de Belfort → données riches → bon routage.
- À droite → Forêt de Brotonne → peu de données → parcours fade.
Quelles applications de routage automatisé utiliser ?
Certaines applications de routage automatisé utilisent leurs propres données en plus des informations contenues dans les cartes en ligne. Garmin, Strava et Komoot utilisent les millions d'activités remontées par leur utilisateurs pour pondérer les données cartographiques au sein de leurs algorithmes de routage automatisé (mode "utiliser les itinéraires populaires") Par exemple, si dans les activités enregistrée, 10 personnes sont passé par un chemin à VTT et qu'OSM n'a pas de renseignement spécifique sur la capacité de ce chemin à passer à VTT, l'algorithme peut favoriser celui-ci dans la création de l'itinéraire plutôt qu'un chemin tout à fait équivalent et parallèle qui n'a été pris que par 2 personnes.
On vous donne nos préférences dans l'ordre :
- Komoot (Payant pour récupérer le GPX... sinon il y a ça)
- Bike router (Gratuit)
- Openrunner (Gratuit)
- Strava (Payant)
- Garmin (Gratuit)