Vélo l’hiver : Bien se préparer pour lutter contre le froid

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Le corps humain est doté d'un système de régulation thermique très élaboré. Comme tous les mammifères et les êtres à sang chaud, l’homme doit conserver une température corporelle constante. 🌡

Des récepteurs thermiques répartis dans le corps transmettent des signaux nerveux en fonction de la température à laquelle ils sont exposés. Ces signaux sont alors envoyés à l'hypothalamus où ils sont comparés à une valeur de référence.

Et là, pas besoin d’une IA, la nature a fait le nécessaire avec une boucle de rétroaction quia montré son efficacité depuis des millénaires : Si la température est trop haute ou trop basse, un signal d'erreur est envoyé et des mécanismes physiologiques pour restaurer la température corporelle à 37°C sont activés, quelle que soit la saison.👨‍🏫

Qu’est-ce que la thermorégulation ?

La thermorégulation est le maintien de la température centrale du corps à 37°C par l’équilibre permanent entre les apports et les pertes de chaleur.

  • Quand l’apport de chaleur est plus grand que la perte de chaleur , la température du corps s’élève
  • Quand la perte de chaleur est plus grande que l’apport de chaleur, la température du corps s’abaisse

La production de chaleur se fait dans une zone en particulier du corps humain : le compartiment central, c’est-à-dire le tronc et la tête qui abritent les organes vitaux (cœur, reins, système digestif et cerveau). La température dans le compartiment central est globalement maintenue constante à 37 °C.

La température du compartiment périphérique (la peau et les membres) se modifie en fonction des caractéristiques de l’environnement (température extérieure, vent, etc.) et du fonctionnement de l’organisme (activité physique). Elle peut varier de 20 °C à 40 °C.

Grâce à l’ensemble des réactions chimiques qui se déroulent à l’intérieur des cellules du corps, celui-ci produit de la chaleur. C’est le métabolisme.

Plus précisément, c’est le catabolisme, c'est-à-dire l’ensemble des réactions qui visent à créer de l’énergie à partir de la dégradation de molécules organiques complexes et de tissus.

Le catabolisme passe en grande partie par la combustion des macronutriments tels que les glucides, les lipides et les protéines. Ils constituent le carburant qui permet à notre organisme de créer de l’énergie métabolique : l’Adénosine Tri-Phosphate (ATP).

Le catabolisme s’articule autour de la glycolyse, du cycle de Krebs et de la phosphorylation oxydative.

Au repos l’organisme fournit environ 70 calories de chaleur par heure (soit une énergie équivalente pour chauffer de +1°C 70 grammes d’eau).

Et pour maintenir une température constante; la chaleur doit être évacuée à la même vitesse qu’elle est acquise.

La chaleur est évacuée :

  • par la peau
  • par l’air expiré
  • par les urines et les fèces

Les principales pertes de chaleur se font par l’intermédiaire de la peau d'où l'importance du type de vêtement porté.

Ces pertes de chaleur se font:

  • par radiation ( la peau cède de sa chaleur sous forme de rayonnement ; les vêtements noirs cèdent plus de chaleur )
  • par conduction (la chaleur est transmise à l’objet avec lequel on est en contact comme une chaise en métal )
  • par convection ( l’air se réchauffe au contact de la peau s’élève puis est remplacé par de l’air froid )
  • par évaporation de l’eau (quand l’air est sec la sueur s’évapore la peau se refroidit )

evacuation-chaleur

Afin de maintenir le débit de chaleur évacuée à un niveau adéquat, la température des parties périphériques du corps et de la peau fluctue.

  • Lorsqu'elle est plus élevée, les vaisseaux sanguins sont dilatés, ce qui entraîne une plus grande perte de chaleur.
  • À l'inverse, lorsqu'elle est plus basse, les vaisseaux sanguins sont contractés, ce qui réduit la quantité de chaleur évacuée.

Diverses réactions physiologiques sont mises en jeu pour permettre l'équilibre thermique, telles que la vasomotricité (vasodilatation ou vasoconstriction), la sudation et les frissons.

La lutte contre le froid à vélo ❄️

Lors de la période hivernale, le cycliste est souvent exposé à des températures proches de 0°C, à la pluie et au vent.

Pour lutter contre le froid, le corps met en jeu deux mécanismes biologiques :

  1. la production de chaleur
  2. l’isolation thermique

1. La production de chaleur

Elle est obtenue

  • par la contraction musculaire volontaire au cours de l’exercice 🏋
  • par la contraction musculaire involontaire sous l’effet du frisson

2. L’isolation thermique

La production de chaleur corporelle est obtenue à partir d'une réduction de la circulation sanguine dans la peau et les tissus sous-cutanés.

En effet, la chaleur est majoritairement générée par l'activité des organes et des muscles, qui la transfère ensuite vers la surface cutanée par l'intermédiaire de la circulation.

Lorsqu'il fait froid, cette circulation périphérique peut être considérablement réduite par la vasoconstriction des vaisseaux, ce qui se traduit par une fermeture des petits vaisseaux cutanés et le maintien de la chaleur dans les parties centrales et vitales du corps.

Ainsi, le débit sanguin s'écoule à seulement 1 ml par minute, comparativement aux 20 ml par minute habituels.

Effet du vent et température ressentie 💨

Tout VTTiste connaît cette dynamique : il fait plus froid lorsqu’on avance vite ou que l’on descend.

C’est l’effet windchill (en français, indice de refroidissement éolien (IRE)).

Il est défini pour des températures inférieures à 10 °C et exprime la différence entre la température réelle et la température ressentie.

Le vent, qu'il soit réel ou relatif (due à la vitesse de déplacement), provoque un sentiment de froid en aspirant l'air chaud situé à la surface de la peau et en favorisant l'évaporation.

Le windchill en soi représente la mesure de la perte de chaleur, néanmoins par usage, l'effet est mesuré sous forme de température.

windchill

Les risques avec le froid ☃️

Lorsque le froid est extrême et que les mécanismes physiologiques et artificiels dont nous disposons ne sont plus suffisants, le corps se refroidit progressivement.

La gravité de l'hypothermie est évaluée en fonction de la température corporelle.

  • à 35° : l’organisme frissonne à une intensité maximum, mais l’esprit reste lucide
  • entre 31°et 35°: les fonctions physiologiques se dégradent et la volonté de survie diminue
  • à 32°: le frisson régresse progressivement et disparaît 😰
  • à 31°: perte de conscience
  • entre 32° et 30°: le frisson est remplacé par une rigidité musculaire persistante. jusqu'à 30°. La respiration se fait plus lente, des troubles du rythme cardiaque apparaissent.
  • à 24°: la mort survient ☠️.

Sur une sortie courante à vélo, si les températures sont comprises entre 0° et 10° et que les pieds sont mouillés ou comprimés par des chaussures trop petites, des gelures peuvent apparaître aux pieds.

Donc pour se protéger du froid en vélo, il faut bien s’habiller !

balisage-vtt-neige

Comment s’équiper pour faire du vélo par temps froid ?

Entre des températures froides et l’effet windchill, une protection thermique efficace est cruciale pour rester dans le plaisir d’une sortie vélo🚲 .

La protection des extrémités corporelles est à ne pas négliger, car ce sont les parties les plus exposées et c’est ici que les risques de gelures sont les plus importants.

Les gants vélo d’hiver

Gants longs obligatoires !

Voici les critères de choix à prendre en compte :

  • Assez fins pour garder les sensations de pilotage,
  • Revêtement de la paume garantissant un bon grip et un amorti,
  • Textile externe windstopper respirant et potentiellement imperméable,
  • Textile intérieur thermique (type polaire)
  • Manchon pour pouvoir se glisser sous les manches de la veste et réduire l’air entrant par le poignet
  • Doigts tactiles pour manipuler les écrans des GPS et smartphones
  • Avec des bandes réfléchissantes. Utile quand on rentre un peu tard par la route et que la nuit tombe 🌜.

En cas de pluie + froid, certains n’hésitent pas à utiliser des gants de plongée sous-marine en néoprène. L’eau ne passe pas à travers et l’isolation thermique est parfaite.

Et en cas de grand froid, une paire de sous-gants en soie et le tour est joué.

Les chaussures 👠 et les chaussettes vélo pour le froid

C’est sur les pieds que la sensation douloureuse du froid est la première à arriver.

Il ne faut surtout pas négliger la protection des pieds. Donc c’est chaussettes chaudes et chaussures vélo d’hiver !

Pour les chaussures VTT d’hiver, prendre une pointure de plus permet d’avoir les pieds non comprimés et reculer l’arrivée de la sensation de froid. Elles doivent être thermiques et imperméables. N’oubliez pas de prendre un modèle compatible avec vos pédales automatiques si vous en avez.

L’option des couvre-chaussures en néoprène est une option économique intéressante.

Les chaussettes doivent être tricotées avec de la fibre thermique (thermolite, laine mérinos) pour garder la chaleur et évacuer l’humidité. Pas de compromis !

Attention à l'épaisseur des chaussettes : si celles-ci sont trop épaisses, elles compriment le pied ce qui favorise l’arrivée du froid, même à 10°C.

⚠️ Il vaut mieux de bonnes chaussures de vélo d’hiver et des chaussettes moyennes que des chaussettes très chaudes et des chaussures non adaptées.

Vous trouverez notre modèle de chaussettes fines pour l'hiver sur la boutique UtagawaShop.

Pour les gants et les chaussettes vélo pour les grands froids, rendez vous sur notre article concernant les modèles chauffants.

3 couches pour le haut du corps

On utilisera ici le principe des 3 couches avec 3 types de vêtements enfilés les uns sur les autres :

  1. un sous-vêtement respirant manches longues qui évacue efficacement la transpiration vers l’extérieur pour ne pas être "mouillé de chaud”,
  2. un vêtement thermique manches longues (la protection varie en fonction de la température extérieure, plus il fait froid, plus il doit être chaud),
  3. puis une couche extérieure pour protéger du vent, du froid et de la pluie de type hardshell.

Pour la première couche, on recommande particulièrement les produits à base de textile en fibre de bois (tencel), très confortables et chauds.

Surtout pas de Tee-Shirt coton : cela absorbe la sueur alors qu’il faut qu’elle s’évacue !

Pour la couche thermique, les polaires de chez Millet sont idéales : légères, confortables et diablement efficaces.

La couche extérieure, on vous en parle dans notre article sur les vestes VTT pour l'hiver. Il y a du choix, mais mieux vaut investir dans une veste durable qui va durer des années que dans un produit moyen. Vous verrez la différence après une sortie compliquée au niveau météo 🌧.

Protéger les jambes du froid

Pas le choix lorsqu’il gèle : il faut passer au cuissard long. Ce n’est pas glamour, mais à moins de prendre un pantalon de VTT, c’est ce qui sera le plus efficace pour protéger les jambes.

Si le pantalon ou le cuissard long dispose de bretelles, il faudra les par-dessus la première couche de votre buste..

Enfin, ne pas oublier la peau de chamois essentielle pour votre confort sur la selle.

Soit c’est intégré, soit il faut prendre un sous-short avec rembourrage pour mettre en dessous (et éventuellement en profiter pour en prendre un avec protections, toujours utile en cas de chute… oui ça arrive à tout le monde !😘).

La tête et le visage

La tête, par son importante surface d’exposition, favorise une grande perte de chaleur. Toujours protéger sa tête et ses oreilles avec un tour de cou type buff avec bande réfléchissante, un foulard ou un bonnet sous le casque.

L’avantage du tour de cou, c’est qu’il permet d’humidifier l’air (qui a tendance à être sec en cas de temps froid) en plaçant la partie fine du tissu devant la bouche.

Pour protéger le visage, on passe par une crème hydratante et protectrice type vaseline, Cold Cream ou du Déxéryl.

Les astuces des pros

  • Pendant la sortie, ne pas hésiter à faire des petits balancements avec les bras ou les jambes (pas en même temps) pour « refaire circuler » le sang vers les extrémités des doigts de la main ou des doigts de pied.
  • Mettre une boisson tiède et sucrée dans une gourde de vélo isotherme dans le sac d’hydratation.
  • Par saison froide, favoriser les parcours techniques, plutôt que les itinéraires roulants pour limiter l’effet windchill 💨 et cibler les environnements boisés pour casser l’effet du vent !
  • Partez toujours avec un coupe-vent imperméable assez fin pour le glisser dans votre poche. En cas d’arrêt prolongé (crevaison ou pluie autre) il sera bien apprécié en surcouche.

Les sorties dans le froid sont souvent l’occasion de randonnée avec une ambiance particulière. À vous de trouver le meilleur compromis, mais si les conditions climatiques sont vraiment mauvaises il vaut mieux raccourcir la séance plutôt que d’attraper froid !

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